Je termine aujourd'hui ma série de messages printaniers. Pendant une semaine, j'ai partagé des histoires, des chansons, des traditions et des récits qui ont traversé les siècles. Aujourd'hui je n'ai préparé ni vidéo ni enregistrement. Simplement quelques photos du temps qui passe... Et des mots de notre siècle. Ci-dessous vous pourrez lire quelques lignes issues du dernier Cultures bio, magazine distribué dans les Biocoops. Il y est question de la nécessité des histoires, de la fiction, non pas seulement pour "rêver" comme on le dit parfois de façon quelque peu restrictive, mais aussi pour "faire collectivement". Puisque nous avons tout un monde à réinventer...
Aujourd'hui, alors que la parole est de plus en plus confisquée par une poignée de "puissants" maniant une novlangue mensongère et anxiogène, si nous nous rappelions que nous avons toutes et tous le droit et la responsabilité de croire en d'autres récits? Et si nous veillions à ce que les récits auxquels nous croyons nous aident à être ensemble plus qu'ils nous séparent? Utopie? Peut-être. C'est en tout cas le récit que je me fais tous les matins en me levant. Sans doute l'une des raisons qui font que je suis conteuse.
"(...) Et quoi qu'on en dise, il y a des raisons d'espérer. Pour cela, il faut prendre appui sur une autre vision de l'avenir.
A ce titre, le récit pourrait être essentiel pour activer le changement.
Dans son best-seller planétaire Sapiens (éd Albin Michelà, Yuval Noah Harari explique que la fiction a permis aux êtres humains "d'imaginer des choses mais aussi de les faire collectivement " et de "coopérer de manière extrêmement flexible avec d'innombrables inconnus" tout au long de l'Histoire. En réalité, avec la fiction, nous avons assis notre pouvoir sur le monde en mettant à la disposition de l'humanité un socle commun de croyances auquel chaque individu pouvait se référer pour interagir avec les autres. Le capitalisme fonctionne d'ailleurs ainsi. Raconter des histoires et susciter le désir est nécessaire pour influencer les comportements et vendre des produits... De la même manière, la fiction est un puissant levier de transformation écologique car elle peut susciter l'envie de changement sans recourir à un discours moralisateur, culpabilisant ou dystopique."
(extrait d'un article signé Arnaud Pagès, paru dans Cultures bio n°116 p 10,
Article à lire dans son intégralité ici. Vous trouverez aussi en fin de revue un entretien avec Cyril Dion sur le même thème).
Je vous souhaite donc un beau printemps et de belles fêtes de renaissance, quel que soit le récit auquel vous avez choisi de croire.
Bon courage à celles et ceux qui sont confiné.e.s, que ce soit par les décisions gouvernementales, par la solitude, la maladie, le handicap...
A ceux qui n'ont pas la chance d'avoir la nature à leur porte je dédie la photo qui suit, prise en plein centre de Rennes... vous aussi, si vous pouvez, cherchez donc la petite fleur qui pousse au ras du bitume, elle a certainement bien des choses à vous raconter!
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Marie-Cécile pouliquen (dimanche, 28 mars 2021 07:36)
Bonjour Isabelle, merci pour cet article je suis persuadée ausi que les histoires, l imaginaire, la parole peuvent changer le cours des choses. Connais tu les écrits d Alain Damasio? En particulier le hors série de Socialter "le réveil des imaginaires"? On a un rôle à jouer avec votre habileté avec les mots et en faisant revivre aussi les récits anciens. Sur toutes les voix se rassemblent! � Belle journée printanière à toi. Marie-Cécile
Christelle (dimanche, 28 mars 2021 22:28)
Merci pour ces militants mots d'espérance semés et qui germeront. Ta ferme douceur réchauffe.