En manque d’inspiration (ou plutôt, avec trop d’idées pour savoir laquelle choisir?) j’ai tapé « 4 décembre » sur internet. Mon moteur de recherche m’a répondu qu’un 4 décembre était né
le poète Rainer Maria Rilke, et que ce même jour, ou plutôt dans la nuit du 3 au 4, on aurait célébré, à la Rome Antique, la déesse Bona Dea, divinité dite "de la chasteté", mais connue à
l’origine comme déesse de la fécondité et de la fertilité (tiens tiens, quel pouvoir dominant a cru nécessaire de transformer la fécondité en chasteté?…) Déesse associée à Demeter, Bona Dea
faisait l'objet d’un culte secret réservé aux femmes. J’en apprends, grâce à ce projet de calendrier de l'Avent!
J’ai donc sorti mon exemplaire - archi usé car beaucoup relu- des « Lettres à un jeune poète » du dit Rainer Maria Rilke, et m'y suis promenée avec délice. J'hésitais sur le texte à
vous partager, lorsque je suis tombée, à la fin du livre, sur des poèmes qu’il écrivit en français à la fin de sa vie. Notamment celui-ci, qui nous invite à regarder les ombres claires et les
courants d'air avec un autre regard...
LA DÉESSE
Au midi vide qui dort
combien de fois elle passe,
sans laisser à la terrasse
le moindre soupçon d’un corps
Mais si la nature la sent,
l’habitude de l’invisible
rend une clarté terrible
à son doux contour apparent
Et celui-ci pour vous inviter encore à chanter, que ce soit seul.e sous la douche ou en famille. De loin, nos voix peuvent s'unir.
Ce soir mon cœur fait chanter
des anges qui se souviennent…
Une voix, presque mienne,
par trop de silence tentée,
monte et se décide
à ne plus revenir ;
tendre et intrépide,
à quoi va-t-elle s’unir ?
(Rainer Maria Rilke, premier poème de «Vergers», 1924-1925).
PS :
L’activité du jour est d’origine provençale : il s’agit de la germination de blé, rituel de Sainte Barbe.
Parfaite occupation avec les enfants notamment.
On met du blé (lentilles et pois chiches sont également proposés) à germer dans une coupelle sur du coton humide. Il sera juste levé pour orner de vert la table de Noël, avant d’être placé à l’entrée d’un champ, façon de rappeler à la terre qu’il lui faut bientôt se préparer au printemps. Un rituel visant à la prospérité.
Et aussi une façon d’honorer la déesse de la fertilité. Tout se tient!
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Christelle (lundi, 07 décembre 2020 20:56)
Réunir Rainer Maria Rilke et les déesses de la fertilité sur un même billet.... Il n'y avait que toi pour le faire !