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2 décembre : feu destructeur ou feu de vie?

photo Isabelle Bouchex
photo Isabelle Bouchex

Deuxième jour, et déjà vos mots, vos réactions, et derrière eux, vos voix et vos sourires que j’imagine. Merci de ce lien qui se tisse.
L’air est frais ces jours-ci. Devant le poêle j’ai repensé à un poème que j’avais écrit il y a un an ou deux, hommage au feu. Ce sont ces mots de lumière et de chaleur que je veux vous partager aujourd’hui. Source de vie mais aussi de destruction, le feu me rappelle combien rien jamais n’est tout noir ou tout blanc...

photo Isabelle Bouchex
photo Isabelle Bouchex

Bois brûlant, foyer chantant
Poêle à bois qui m’enchante en refrain crépitant
Chant d’antan, bouquet flottant
Le soleil enfermé, tes rayons en torrent

Feu naissant, blues incertain
Ta première flambée est un serment d’amour
Chatoyant, feu souverain
Flammèches en furie qui s’enfuient tour à tour

Feu follet, esprit taquin
Tu n’obéis jamais qu’à celui qui te plaît
Libre feu, fou diablotin
Tu te joueras de moi si je renie ta loi

Gueule à trous, terreur du loup
Feux du conte endormi et des vieilles à genoux
Langues folles, les mots volent
Aux veillées entre amis, les gardiens sont les fous

Bois noirci, fer rougissant
Le diable fait craquer ses doigts d’or et de sang
Dents rubis, embrasement
Le cri est assourdi quand le monstre est puissant

Feu tremblant, évanescent
Ton reflet de nuit sur la vitre frissonne
Flamboiement, dessin vibrant
Forêt qui renaît dans ses habits d’automne


Feu mourant, frémissement
Champ de cendres menteuses et joyaux survivants
Sous mes yeux s’éteint le feu
Berceuse amoureuse dans le matin levant

© Isabelle Bouchex

 

photo issue du blog d'Yves Duteil
photo issue du blog d'Yves Duteil

Je souhaite aussi vous partager un texte d’Yves Duteil, auteur compositeur interprète, à la parole toujours ciselée, bien loin de la casquette «chanteur mièvre» dont on a parfois voulu le parer.

Là aussi, il s'agit de feux (de la rampe!), de vie et de destruction :

Bouillon de culture et pandémie.


Yves Duteil ajoute sa voix à toutes celles qui appellent et interpellent, en cette période critique :

«La culture n’est pas immortelle. Assujettie à un équilibre économique entre production et partage, elle pourrait ne pas survivre au silence, à l’assèchement de ses ressources, comme on a vu s’éteindre les hauts fourneaux de Lorraine, ou disparaître les mines de charbon du Nord.»

Ce même Yves Duteil qui accompagne ma vie depuis l’enfance (merci Maman!), je lui laisse les derniers mots de mon billet du jour:
«S’il est vrai que l’espoir un jour peut refleurir
S’il s’éveille un matin comme un arbre à son heure
Nous aurons beau tout faire pour nous garder du pire
On n’est jamais vraiment à l’abri du meilleur».
(extrait de la chanson « A l’abri du meilleur », Yves Duteil, album « Respect »)

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Commentaires: 1
  • #1

    Christelle (mercredi, 02 décembre 2020 19:04)

    Langues folles, les mots volent
    ...jusqu'à moi. Merci